Avec le Covid-19, de nombreux casinos ont dû fermer temporairement suite aux dernières mesures prises pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, laissant les gérants en colère et dans l’incompréhension. Ceux-ci demande notamment le droit de laisser leurs casinos ouverts avant le couvre-feu.
Un recours déposé auprès du Conseil d’État
Le Conseil d’État examine en ce moment même un recours déposé, entre autres, par le syndicat patronal « Casinos de France » : 117 casinos sont aujourd’hui fermés en France. Le groupe Barrière, dont 7 casinos sont encore ouverts sur 25, est partie prenante de ce référé. Il désire obtenir en partie la réouverture de deux de ses établissements : le casino de Deauville, et celui de Trouville-sur-Mer.
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Pour David Parré, directeur général du casino de Trouville, c’est une décision injuste. L’incompréhension repose surtout sur l’impossibilité des casinos d’ouvrir en dehors du couvre-feu, tandis que les restaurants et les cinémas ne subissent pas les mêmes restrictions. L’impact est difficile à encaisser pour le groupe : actuellement, pas moins de 2800 salariés sont au chômage partiel.
Le groupe Partouche est également touché par cette crise, avec 6 casinos fermés. Le président du directoire, Fabrice Paire, affirme pourtant qu’aucun cluster n’a été constaté dans les casinos de manière générale, d’autant plus que les établissements sont surveillés de près avec un contrôle permanent du service Courses et Jeux du ministère de l’Intérieur.
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Des mesures d’hygiène drastiques
David Parré met en avant les mesures strictes mises en place dans son casino, ainsi que la limite du nombre de joueurs (600 au lieu de 1800). Toutes les surfaces sont désinfectées, les jetons sont nettoyés, des plexiglas sont installés entre les machines. Les joueurs ont l’obligation formelle de se désinfecter les mains et de porter le masque. Pour les clients qui désirent contourner ces restrictions, il est toujours possible de remporter le jackpot en ligne grâce aux casinos virtuels.
Les protocoles sanitaires sont vérifiés par un huissier, sans oublier qu’un référent sanitaire a été nommé dans chaque établissement pour veiller à faire respecter ces mesures.
Un secteur en peine
Christophe Guérin, directeur du casino Grand Cercle d’Aix-les-Bains, espère un retour positif concernant ce recours. Les fermetures et réouvertures incessantes fragilisent le secteur et bloquent toute possibilité de projection dans le futur, selon le professionnel. Le manque à gagner pour ce casino s’étend à pas moins de 400 000 euros pour la semaine, avec une perte entre 6 et 7 millions d’euros sur les deux périodes de fermeture, celle du confinement et celle présentement active.
Le directeur reste cependant sceptique : malgré le recours au Conseil d’État qui est en cours et les nombreuses prises de contact avec les élus, il est très compliqué de revenir sur une décision prise par l’État. Fin octobre, les casinos vont clôturer leur exercice 2019-2020 sur une baisse de 25 % de leur chiffre d’affaires. Ce chiffre pourrait être encore plus grave, selon l’étendue de l’application du couvre-feu.